Le projet Nanotrap européen pour la maladie de Lyme prend fin

Le test antigène Nanotrap pour la maladie de Lyme a été développé par l’entreprise américaine Ceres Nanosciences et s’est révélé prometteur outre-atlantique.

En effet, ce test fait usage de nanoparticules capables d’agglutiner de très petites quantités de protéines de surface OspA de la borrélia (agent infectieux de la maladie de Lyme). Des billes nanométriques équipées de « crochets » de forme particulière sont versées dans un échantillon urinaire et s’accrochent aux antigènes présents dans le prélèvement, puis les nanosphères sont retirées, et on mesure les protéines.

Cette technologie permet d’identifier de manière directe la présence de la borrélia sur un échantillon urinaire, donc de manière non-invasive. L’avantage de ce test est qu’il est très sensible, et qu’il peut être utilisé à tous les stades de la maladie. Il est aussi capable d’évaluer l’efficacité d’un traitement et d’observer si l’agent infectieux est toujours présent suite à un traitement.

Le test Nanotrap a été lancé en 2015 aux États-Unis et a été largement plébiscité par une publication corrélant les résultats du test (positifs/négatifs) aux symptômes des patients (symptomatiques / asymptomatiques). Il est aussi recommandé par le Dr Horowitz dans son livre, ainsi que par d’autres docs Lyme comme le Dr Cameron. Suite au succès de ce test aux États-Unis, Ceres Nanosciences a mis en place en août 2017 un partenariat avec le laboratoire hollandais Innatoss afin que celui-ci propose à tout le marché européen ce test novateur.

Comme expliqué sur le site d’Innatoss, le Nanotrap fonctionne en ciblant un biomarqueur, pour l’Amérique du Nord, c’est la protéine OspA, mais la recherche de cette protéine n’est pas adaptée aux souches européennes. À la réception du Nanotrap, les biologistes d’Innatoss ont fait la recherche de protéines OspA chez les patients européens et ont constaté que cette protéine était soit inexistante, soit présente mais à des niveaux indétectables. Innatoss a donc dû trouver un biomarqueur pour identifier les souches de borrélia en Europe. Le laboratoire a alors reçu de nombreux échantillons urinaires de toute l’Europe pour identifier le biomarqueur le plus adapté.

Recherche des antigènes par Nanotrap

Les mois sont passés, nous avons régulièrement contacté Innatoss pour suivre de près l’évolution de ces travaux, mais Maarten van der Zanden, le directeur commercial, nous a fait part avec regret que le projet n’a pas pu être mené à son terme, faute de financements. De même, il est inutile d’envoyer des échantillons à Ceres Nanosciences aux États-Unis si on pense être porteur d’une souche européenne de borrélia car le test serait négatif.

Nous pensions vraiment pouvoir bénéficier de ce test prochainement et c’est fort dommage que par manque de moyens financiers, ce projet n’ait vu le jour. D’autres tests, d’amplification génique, eux, sont prévus pour 2019, notamment en France (PCR, phages). Nous sommes attentifs à l’actualité des tests de dépistage de la maladie de Lyme, et nous sommes régulièrement en contact avec les professionnels. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant des dernières avancées pour qu’enfin les malades puissent bénéficier d’un test fiable.